Le Parc royal de Laeken resplendit dans notre belle capitale, non loin du parc public de Laeken et de l'Atomium. Outre le château de Laeken, il abrite aussi les Serres royales, ouvertes au public une partie de l'année.
Le parc, élément-clé de la biodiversité en Région de Bruxelles-Capitale, verdoie d'arbres, notamment des chênes et hêtres bi- voire tricentenaires.
Sa localisation géographique, sa proximité immédiate avec plusieurs espaces verts, sa taille et sa quiétude en font un écosystème unique, abritant une biodiversité aussi rare et précieuse que fragile.
| Superficie aujourd'hui | 187 ha |
| Site web | Patrimoine |
Le roi Léopold II souhaite aménager un grand parc près du château de Laeken, son lieu de résidence. Il achète donc le terrain nécessaire à sa construction et le cède officiellement à l'État belge en 1876.
Il conserve le château du Belvédère, situé juste en face du château de Laeken.
L'accord stipule qu'en échange de son domaine, lui sera cédé le domaine de Ravenstein à Tervuren.
L'État doit aussi réserver un espace pour la construction de l'avenue du Parc royal et débloquer des fonds pour la construction du nouveau parc. Le Roi subviendra aux éventuels coûts supplémentaires. Les travaux sont achevés en 1880, juste à temps pour les célébrations de l'indépendance belge.
Après une visite au Crystal Palace lors de l'exposition universelle de 1851, le roi Léopold II souhaite également un bâtiment d'un tel progressisme dans le jardin de son château. Les Serres royales voient alors le jour dans un style Art nouveau ; faisant honneur à son amour pour les plantes, elles constituent aussi des espaces multifonctionnels pouvant être utilisés comme salle des fêtes, théâtre ou encore salle à manger. L'inauguration a lieu en 1880. Plusieurs autres serres seront construites par la suite. Elles comptent aujourd'hui pas moins de 36 pavillons.
Les Serres et le Parc font également partie du patrimoine; leur entretien est synonyme de grande attention.
Les Serres royales sont ouvertes au public une fois par an, pour une durée de 3 semaines au printemps. En 2025, du 18 avril au 11 mai inclus. La mise en vente des billets prendra court jeudi 20mars à partir de 13h, uniquement en ligne sur www.koninklijke-serres-royales.be
Cette ouverture annuelle est un souhait du roi Léopold II, demande respectée par tous ses successeurs.
Le personnel de la Donation Royale fournit de nombreux efforts tout au long de l'année pour faire resplendir les serres au cours des trois semaines d'ouverture au public. L'architecture de verre et d'acier, conçue par Alphonse Balat, est soigneusement entretenue et rénovée.
Les jardiniers mobilisent toute leur expertise pour réunir les conditions optimales à la floraison simultanée de toutes les fleurs lors de l'ouverture au public. Cela reste un vrai défi.
Certaines plantes sont par ailleurs presque des pièces de collection: certains orangers et camélias ont 150 ans.
A l'extérieur du parc, des hêtres et chênes séculaires, vieux de parfois 250 voire 300 ans.
Le Parc du Domaine Royal de Laeken joue un rôle essentiel pour la biodiversité en Région de Bruxelles-Capitale.
En effet, du fait de
c’est bien plus qu’un espace vert : c’est un écosystème unique, abritant une biodiversité aussi rare et précieuse que fragile.
Le Domaine Royal de Laeken constitue ainsi un maillon essentiel du réseau des sites protégés en Région de Bruxelles-Capitale. En effet, dans un rayon de 5km autour du Domaine, on retrouve 6 des 14 réserves naturelles bruxelloises ainsi que 2 réserves forestières désignées.
Pour autant qu’elle soit assortie d’une gestion adaptée telle que c’est le cas à l’heure actuelle, le Parc dans son ensemble est une zone qualifiée « de développement » : en d’autres termes, qui regorge d’un bon potentiel écologique.
Le Parc revêt un intérêt tout particulier pour la biodiversité : il relie différents écosystèmes, ce qui lui vaut d’être compté par Bruxelles Environnement comme « maillage vert ».
La richesse écologique du site est également due à la diversité de milieux présents sur le Domaine (étangs, prairies, roselières, bosquets de feuillus résineux et mixtes, sous-bois, …)
En effet, la diversité des niches offre aux espèces des opportunités variées d’habitats et de sites de nidification.
Le Domaine Royal de Laeken accueille nombre d’espèces d’oiseaux, communes comme rares, nicheuses ou de passage, qui viennent profiter de l’environnement protégé propice à la nidification, à leur développement ou comme lieu de halte et de « garde-manger ».
Le Domaine représente aujourd’hui un véritable potentiel pour le développement de maillages bleus et verts : on y retrouve des espèces rares telles que
Le Domaine joue par ailleurs un rôle crucial de lien entre différents types d’habitats. L’objectif est de pérenniser l’essaimage environnemental de cet espace exceptionnel en tant que lieu de préservation et de développement des espèces animales et végétales indigènes.
La Donation Royale coopère sur le site de Laeken depuis des années avec différentes universités, des ornithologues, des dendrologues, des bénévoles, Natagora, Bruxelles-Environnement et Natuurpunt afin de suivre l’évolution des espèces et de mettre en œuvre les aménagements recommandés pour maintenir les espèces présentes en leur offrant les conditions nécessaires à leur maintien et à leur développement.
Le Domaine Royal de Laeken est depuis quelques années un lieu encadré de découverte de la biodiversité pour les écoliers de la Région.
Ces visites et activités pédagogiques proposées aux 10-12 ans abordent les concepts liés à la biodiversité et aux habitats que l’on retrouve sur le Domaine royal de Laeken.
Lors de l’ouverture temporaire des Serres royales au public au printemps, un parcours permet depuis quelques années d’avoir également un aperçu du Parc sans porter atteinte aux écosystèmes naturels.
Le Domaine Royal de Laeken, étant un domaine privé, ne tombe pas sous les prescrits pour les parcs bruxellois.
Néanmoins, la Donation Royale a depuis plus de dix ans adopté une politique « zéro pesticides » au sein du Parc.
Depuis 2019, plus aucun désherbant n’est utilisé dans le Parc du Domaine. Les mauvaises herbes des allées sont éliminées avec de la vapeur d’eau ou à l’aide de plaques thermiques.
Le Domaine Royal de Laeken actuel est le fruit de siècles d’aménagement, ce qui lui confère une valeur patrimoniale et un caractère historique importants.
Le Parc du Domaine Royal de Laeken fait l’objet d’un plan de gestion différenciée qui met l’accent sur la diversification des types d’espaces tout en favorisant la biodiversité et en évitant l’utilisation des pesticides.
Saviez-vous que le Parc du Domaine Royal de Laeken s’inscrivait dans différents programmes de préservation de la biodiversité à l’échelle régionale, européenne et mondiale telle que la directive européenne "Habitats" (92/43/CEE), qui vise à la conservation des habitats naturels (milieux humides, de prairie et forestiers)?
Le fait que le site du Domaine Royal de Laeken fasse partie du réseau Natura 2000 démontre son rôle significatif pour la conservation des écosystèmes uniques à l’échelle locale et européenne.
Depuis 1965, des centaines d'ornithologues opèrent dans le monde entier des « Dénombrements Hivernaux d’Oiseaux d’Eau».
Les comptages se font de manière simultanée à une date la plus proche possible du 15 du mois de novembre et janvier.
Depuis quelques années, la Donation Royale accueille sur son site de Laeken des ornithologues et bénévoles qui participent à ces comptages et observations.
La compilation de ces données permet de connaître l'évolution des oiseaux d'eau hivernant chez nous selon les années et de mettre en évidence les effets du changement climatique ou de certains changements dans la qualité de l'eau.
On retrouve dans le Parc beaucoup d’espèces menacées en Région de Bruxelles-Capitale, entre autres le Héron cendré, le Grèbe huppé ou le Pic épeichette qui y nichent ou encore la rousserolle effarvatte, la fuligule milouin et le morillon.
Des données collectées au printemps/été 2023 indiquent la présence de 64 espèces nicheuses et 17 non nicheuses.
Le Domaine accueille depuis des décennies une des plus importantes colonies de Hérons cendrés du pays. Le maintien de cette colonie est primordial pour la survie de l’espèce en Région bruxelloise. Il en va de même pour la colonie de Grands Cormorans.
Et les canards ? On en recense pas moins de 5 espèces.
Et que peut-on en dire la qualité des zones humides,? La seule présence du Martin-pêcheur nous offre la réponse. Ce puissant petit siffleur aux couleurs éclatantes, dont la vitesse de vol peut atteindre les 80km/h en ligne droite et qui file à toute allure au ras de l’eau, est en effet un bioindicateur naturel de la haute qualité d'un milieu aquatique.
8 espèces de mammifères protégées sont renseignées à proximité du Domaine Royal de Laeken.
4 de ces espèces sont des chauves-souris, le groupe parmi les mammifères les plus menacés d’Europe.
17 espèces de la flore patrimoniale, dont 16 concernées par un statut de protection, sont renseignées à proximité du Domaine Royal de Laeken :
Ail des ours, jacinthe des bois, orchis guerre, iris jaune, pour n’en citer que quelques- unes.
La Société belge de dendrologie a procédé au recensement des arbres du Parc.
Leur essence, leur taille, leur âge estimé, leur santé.
Les essences d’arbre sont soigneusement choisies, en fonction de leur luminosité ou de leur rareté.
L'ensemble de l'équipe s'emploie à la préservation de la donation avec grand soin, dans le respect de l'environnement et de la durabilité.
Economie de 2300 tonnes d'émissions de Co2/an
Les serres sont chauffées depuis 2020 grâce à la chaleur résiduelle de l'incinérateur de Neder-over-Heembeek.
Le raccordement à ce réseau permet d'économiser près de 500 000 litres de fioul par an, ce qui signifie une économie de 2 300 tonnes d'émissions de CO2.
Les plantes n'ont pas uniquement besoin de chaleur, elles ont aussi besoin d'eau. Un système qui remonte à l'époque de Léopold II est ainsi exploité : l'eau de pluie est récoltée au fond du parc et ensuite pompée jusqu'à un bassin proche des serres.
Toutes les plantes peuvent ainsi être arrosées. Depuis, la pompe de l'époque de Léopold II a été remplacée par une nouvelle pompe hydraulique mais le système fonctionne toujours exactement comme imaginé il y a plus d'un siècle.
Le désherbage du parc s'effectue sans pesticides depuis plus de 10 ans déjà.
Le personnel des Serres et du Parc met du coeur à l'ouvrage et joue avec les éléments, la luminosité notamment pour que la floraison ait lieu au bon moment. Le suspense reste cependant toujours entier.
A peine les Serres referment-elles leurs portes que l'équipe se remet au travail pour préparer l'année suivante.
L'entretien des Serres royales et du Parc est assuré par une équipe de la Donation Royale. A sa tête, un régisseur, lui-même assisté d'un régisseur adjoint.
Une équipe de 15 jardiniers est aux petits soins des plantes dans les Serres tandis qu'une autre s'affaire à l'entretien du Parc (23 personnes).
Ils se chargent aussi bien de la gestion forestière des quelque 187 hectares du domaine (dont 20 hectares d'étangs) que de l'aménagement paysager aux abords du château.
Quelques personnes sont également employées par le service « travaux ». Ils assistent les autres services dans le cas de travaux de maçonnerie, par exemple, ou lorsque des carreaux des serres doivent être remplacés.
